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4 juillet 2020

Palestine : la solution la plus logique

Et si la solution était la Jordanie ?

 

Pour faire suite à mon article « Pourquoi les chrétiens sont-ils obligés de se référer à l’ancien testament ? » publié sur Overblog, on a souhaité aller plus loin et chercher une ébauche de solution plus politique. Il s’agit donc bien du conflit israélo –arabe dont la manifestation la plus tangible est la colonisation d’un peuple par un autre sans solution en vue à ce jour.

 

  1. Une solution qui aurait dû aller de soi

Il suffit, par exemple, de faire quelques kilomètres à l’ouest de la capital jordanienne, Amman, pour voir Jéricho en contrebas, en Cisjordanie occupée. Par la route, elle est distante de seulement 50 kilomètres du pont Allenby qui passe sur le Jourdain et délimite la frontière entre les deux « pays ». Puis reste à faire quelques kilomètres pour atteindre Jéricho. Un peu plus au sud, c’est la Mer morte qui sépare les deux entités.

Il faut ajouter que les deux sont de même religion : majorité arabe avec une minorité chrétienne. En outre le souverain jordanien est aussi reconnu à l’international comme le gardien des lieux saints de l’islam à Jérusalem est.

On voit bien aussi les avantages que cela pourrait représenter car si la frontière entre Israël et « nouvelle Jordanie » passait au niveau de la frontière reconnue de 1967 Tsahal ne pourrait pas impunément se déplacer dans ce pays dès lors étranger comme ils le font aujourd’hui dans leur colonie. Les palestiniens auraient pour leur part un débouché naturel non plus vers l’ouest mais vers l’est puisqu’ils pourraient travailler en Jordanie.

Il y aurait certes deux questions à régler :

1. Gaza à ce jour séparé de la Cisjordanie occupée. Nous n’avons pas tout de suite de solution sur ce point mais rappelons les chiffres : la Cisjordanie a environ 3 millions d’habitants contre 2 millions pour Gaza. Donc pour ces 3 millions le problème serait au moins résolu. Rappelant aussi que malgré toutes les déclarations les deux fonctionnent en fait déjà comme des entités séparées d’un point de vue politique. Ce que l’on imagine c’est que Gaza puisse, après référendum, choisir d’être rattaché à l’Egypte comme une province largement autonome de ce pays. Là aussi il y a une frontière commune donc pas d’obstacle particulier autre qu’idéologique. Et Gaza cesserait d’être de fait une prison à ciel ouvert. Israël ne pourrait pas non plus contrôler ses eaux territoriales comme actuellement car ce seraient celles de l’Egypte.

2. Les très nombreuses colonies israéliennes implantées en Cisjordanie pour que la colonisation devienne irréversible (et parfois pour de bonnes raisons, religieuses). Ces populations auraient un choix, soit de retourner en Israël, sur financement des Nations unies, soit de devenir citoyen jordanien tout en gardant leur passeport israélien au cas où. Cela est tout à fait possible et a au moins un précédent historique : la Grande Bretagne ayant permis aux citoyens britanniques de garder leur passeport après la décolonisation. Ce qui permet à leurs enfants ou petits-enfants d’en avoir encore aujourd’hui. Mais la vie de ces colons deviendrait intolérable en terre arabe ? Faux, j’étais en Afrique du Sud peu avant 1994 et on disait cela. Or la vie des blancs n’est pas devenue impossible comme ils le craignaient. Il n’y a pas eu de vengeance en tant que telle. Mais il faudrait que la stabilisation ne tarde pas trop non plus pour que les anciens préjugés disparaissent. Rien d’insurmontable.

Il y a, d’autre part, une question qui ne sera pas réglée du tout, celle du « droit au retour ». Donc d’accord, les palestiniens ne pourront pas revenir vivre à Haïfa ou Jaffa comme leurs grands-parents. Cela on y renonce mais dans le contexte actuel leur espoir est de toute façon nul que cela arrive un jour. Et puis, on va tout se dire, un juif ne pourrait pas réclamer la maison de ses grands parents en Iraq ou en Egypte non plus. On lui refuserait et on ne lui permettrait pas non plus réellement de vivre dans le même quartier en sécurité.

Il y a d’autre part la question de la diaspora vivant, par exemple, dans des camps au Liban. Ils pourront devenir jordaniens, un permis de séjour ne pourra leur être refusé. Ce sera dès lors à eux de voir ce qu’ils préfèrent. Ce n’est pas la solution dont ils rêvent mais a priori meilleure que ce qu’ils vivent aujourd’hui. On rappelle au passage que les palestiniens vivent à peu près en nombre égal dans les limites de la Palestine de 1947 et à l’étranger, soit à peu près 6 millions d’individus pour chaque groupe. Mais sur cette moitié vivant à l’étranger, peut-être 2,5 millions sont-ils jordaniens. Donc on règle quand même la question pour beaucoup !

On peut aussi aller plus loin dans la solution et dire que dans le cadre d’un « Accord général », les palestiniens du Liban et de Syrie pourraient tout simplement obtenir la nationalité de ces pays dans un délai de 3 ans. Au-delà ils redeviendraient « étrangers » ou pourraient être contraints à quitter le pays. Et dans ce cas extrême ils auraient encore le solution « Nouvelle Jordanie ».

On évoque aussi le sort de la minorité arabe en Israël. Elle aurait les mêmes droits que les colons israéliens, c’est-à-dire qu’elle pourrait décider d’aller vivre en Cisjordanie, par des échanges de maison, ou de rester en Israël avec un double passeport. Là aussi, puisqu’on a évoqué l’Afrique du Sud, rappelons que rien ne sera dramatique dans la mesure où les deux pays seront en paix et sans frontière pour les échanges commerciaux et les voyages. On préconise, pour que chacun reste fidèle à ses origines dans un ensemble unifié, que les études puissent être suivies dans les deux langues jusqu’à la fin du secondaire mais, dans le supérieur, les universités seraient seulement dans une langue : hébreu en Israël et arabe en Jordanie.

 

Pour être exact, il faut préciser que cette solution, tellement évidente, était celle qui était préconisée jusqu’en 1967 mais que depuis on n’en parle plus du tout. Il faut donc revenir aux causes historiques et politiques.

 

 

  1. La trahison jordanienne en 1948

En mai 1948, le coup de force juif n’était pas totalement inattendu. On savait chez les arabes que cela allait arriver mais ils n’avaient pratiquement pas d’armes et on pensait que les jordaniens viendraient à leur secours (les autres pays arabes, spécialement Egypte ne pouvant pas faire grand-chose à l’époque car ils étaient encore des colonies qui accédaient ou allaient accéder à l’indépendance). Or cela n’allait pas être le cas.

On se réfère ici au livre d’Ilan Pappé – La guerre de 1948 en Palestine – éditions 10 – 18.

Rapport de la Haganah à Ben Gourion en mai 1947 : « la légion arabe (jordanienne) est aujourd’hui la force la plus sérieuse … Elle est bien équipée et commandée par des Anglais. »

Sachant que la Transjordanie, comme on l’appelait à l’époque n’était elle-même formellement indépendante que depuis 1946, soit à peine deux ans. En janvier 1948, par exemple, une unité combattante palestinienne enregistre des succès contre la Haganah dans le nord, mais le souverain hachémite (transjordanien), va interdire le passage de renforts en hommes, sur le conseil des britanniques. Il ne devait plus y avoir par la suite de résistance efficace d’unités palestiniennes ou syro- palestiniennes, sauf autour de Jérusalem.

C’est que le roi Abdallah, convaincu peut-être de l’inefficacité de la Ligue arabe et conscient qu’il n’avait pas d’allié arabe et un très petit Etat très largement désertique, avait négocié un accord secret avec les sionistes. Il ne devait donc engager aucune troupe alors qu’il était le seul à avoir une armée entrainée.

Rapport des diplomates britanniques en poste à Amman en avril 1948 : les déclarations d’Abdallah sur ses intentions de combattre les sionistes « n’avaient pour but que de calmer l’opinion publique arabe. »

On abrège ici. Pour une vision plus exhaustive de la Palestine début 1948, Cf. l’ouvrage cité. En tout état de cause il y eut bien trahison car l’accord ne fut jamais reconnu officiellement. Il garantissait que la Transjordanie allait récupérer la fertile Cisjordanie à l’issue de la guerre.

 

  1.  Après 1948 la Cisjordanie rattachée à la Jordanie

En échange de sa neutralité globale pendant le conflit, Abdallah obtint donc le rattachement de la Cisjordanie et d’une partie de Jérusalem à son petit pays. Il a donc géré la situation au mieux de ce qu’il jugeait possible mais, dans le monde arabe et auprès des palestiniens son image était évidemment ternie. Il est d’ailleurs assassiné en 1949 par des partisans du mufti de Jérusalem.

En tout cas, en 1950, la situation est celle que nous préconisons aujourd’hui. Reste à savoir ce qui s’est passé pour qu’un retour paraisse aujourd’hui totalement inenvisageable.

La situation est tout d’abord bouleversée par la guerre lancée par Israël en 1967 dite des « Six jours » qui sera un succès total pour ce pays. L'Égypte perd la bande de Gaza et la péninsule du Sinaï, la Syrie est amputée du plateau du Golan et la Jordanie de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Il s’agit, pour l’Etat hébreu d’une part de dire « on ne discute plus » alors qu’on a vu qu’il avait eu absolument besoin de la neutralité de son voisin en 1948, d’autre part d’agrandir son territoire et repousser par là même la frontière rendant à l’avenir une attaque surprise plus difficile. On doit dire aussi qu’Israël était en quelque sorte en droit d’attaquer le premier car aucun de ses voisins ne le reconnaissait officiellement (ce qui est encore le cas de nos jours à l’exception de l’Egypte). Par voie de conséquence, comme l’affirmait Nasser quelques semaines avant le conflit l’objectif de tous ses voisins était bien la destruction de l’Etat juif.

A la suite du conflit l’ONU vota la résolution 242 qui est toujours en vigueur et exige la restitution de la Cisjordanie, pour ce qui nous concerne, mais sans dire à qui. On y reviendra.

Pourquoi l’armée israélienne a-t-elle attaqué la Jordanie aussi ? Cet état ne constituait plus une menace comme en 1948 car ils s’étaient considérablement renforcés entre temps. Il y a deux raisons de fond :

  • Tout d’abord, l’accord de 1948 n’était pas écrit, il n’était même que tactique comme vu plus haut. Pour les israéliens impossible de renoncer complètement à ce qu’ils appellent la Judée et la Samarie
  • L’autre raison, nous allons l’examiner dans ce qui suit :

 

 

  1. La création de l’Organisation de Libération de la Palestine

L’OLP est en quelque sorte une création des Etats arabes qui avaient besoin d’un interlocuteur unique chargé de représenter les palestiniens (de l’intérieur et diaspora). Elle a été créée en 1964 en Egypte.

Mais pourquoi, en 1964, ce rôle n’est-il pas donné au souverain hachémite ? Pour ne pas y revenir c’est que les pays arabes se font zéro confiance entre eux. La première OLP est donc contrôlée par l’Egypte. Par la suite il allait même y avoir une OLP dissidente contrôlée cette fois par la Syrie. Et, pour ne pas y revenir non plus, de 1948 à aujourd’hui l’aide concrète apportée par les « frères » arabes est surtout de la rhétorique, à l’exception de l’aide apporté aux camps de réfugiés par les monarchies du Golfe, que l’on ne peut ignorer non plus. En tout état de cause, après 1967, toutes les forces vives de la résistance armée sont effectivement hors de Palestine.

L’OLP va se radicaliser à partir de la nomination à sa tête de Yasser Arafat, chef du Fatah, groupe qui combat Israël en menant des incursions depuis la Jordanie.

C’est là la deuxième explication de la question posée plus haut : Israël ressent la nécessité de faire reculer cette résistance armée au-delà du Jourdain.

Bon, mais avec le temps, la raison et l’aide de la communauté internationale, les choses n’étaient peut-être pas finies et la résolution 242 irait peut-être jusqu’à rendre la Cisjordanie à la Jordanie ? Oui, mais non, car le divorce allait devenir définitif.

 

  1. Septembre noir

On s’appuie ici surtout sur Wikipedia. Le Fatah, dès le début des années soixante, constitue un Etat dans l’Etat en Jordanie pour être tranquille dans sa lutte contre Israël et parce qu’il ne reconnait pas le roi : impôts, douanes, quartiers réservés …. Comme Hussein, de son côté continue à discuter avec l’ennemi pour mettre fin aux incursions, il devient clair qu’il n’y aura pas de place pour deux.

On cite : « Le 17 septembre 1970, l'armée jordanienne intervient massivement contre les fedayins, et l'artillerie commence à bombarder les camps de réfugiés et les bâtiments qui abritent les organisations palestiniennes. Au bout de dix jours de pilonnages, les camps sont rasés et les organisations palestiniennes doivent trouver refuge au Liban et même en Israël, certains des fedayins de Yasser Arafat préfèrent traverser la frontière israélienne pour ne pas se faire massacrer par les soldats jordaniens. »

Malgré cela, la majorité de la population palestinienne, encore de nos jours, est d’origine palestinienne. Et il faut bien admettre que les divorce est depuis définitif. Après la question que l’on peut se poser est : qui a tort qui a raison dans l’affaire ? L’OLP a gagné une reconnaissance internationale et est jugée aujourd’hui incontournable. Mais est-ce dans l’intérêt du peuple palestinien ? On ose répondre que non.

 

  1. Rôle de l’OLP depuis lors

On vient de voir que le « service rendu » de l’OLP vis-à-vis des palestiniens est très faible, voire négatif. On aborde tout de même rapidement son évolution idéologique depuis 1970.

Si on veut la défendre, on dira tout d’abord que si elle n’avait pas existé il aurait fallu l’inventer. Revenant sur le livre d’Ilan Pappé, on rappelle que les palestiniens de 1947 n’allaient pas au-delà d’alliances tribales ou familiales. Ils respectaient l’autorité du mufti de Jérusalem mais on n’organise pas une résistance avec des autorités religieuses. Au contraire l’OLP est dans la lignée des guerres de libération et d’émancipation des années 45 à 75 et est laïque, unitaire et démocratique.

Sur le modèle des terroristes algériens dans la guerre d’indépendance, l’OLP se fait connaitre et « incarne » les palestiniens par ses actions terroristes. Ils posent des bombes, tuent des soldats israéliens, détournent des avions et sont à l’origine de la prise d’otages des athlètes israéliens lors des J.O. de Munich.

Ces actions, pourtant, sont peu effectives en termes d’objectifs militaires et, au-delà de la fierté qu’elles procurent dans les camps de réfugiés, ne servent pas à grand-chose. C’est pourquoi l’OLP va devoir évoluer au fil du temps. Cela la mènera à des discussions avec l’ennemi israélien qui déboucheront sur les accords d’Oslo en 1993.

Mentionnons aussi que les palestiniens « de l’intérieur », même si on ne peut pas les interviewer, semblent, dans les faits, avoir une toute autre politique de résistance : ils s’accrochent à leur terre et disent par là à l’occupant : « nous resterons malgré les souffrances ». On est beaucoup plus ici dans la résistance passive que l’OLP n’incarne pas.

Un mot donc sur ces accords d’Oslo aussi, forcément, pour aller au bout de ce sujet. Ces accords visaient pratiquement à arrêter la guerre larvée entre Tsahal et l’OLP, mais sans définition de ce que serait l’objectif final, c’est-à-dire qu’il n’y avait pas de certitude que cela se terminerait par l’indépendance. L’Etat palestinien, qui a son siège à Ramallah, n’est que coadministrateur de la Cisjordanie avec les autorités d’occupation (Cf. Julien Salingue).

On retrouve toute la duplicité des sionistes comme en 1948, Cf. plus haut. L’OLP joue aussi, évidemment, un double jeu tant il est vrai qu’après avoir reconnu que la solution militaire ne fonctionnait pas, il a fallu découvrir aussi qu’avoir les clés des cellules de la prison ne donnait pas non plus le moyen d’en sortir. Ainsi, même s’il ne les a pas forcément créés (les historiens nous le diront), le Fatah a au moins toléré les Brigades des Martyrs d’Al Aqsa qui s’attaquent à des cibles civiles israéliennes et même arabes. En juillet 2007, un accord avec les autorités d’occupation a permis à plusieurs centaines de ses membres d’intégrer la police de l’Autorité palestinienne en échange d’une renonciation à de futurs attentats.

Cela signale encore une fois que ces attentats suicides n’ont pas de portée pratique, sinon renforcer la population israélienne dans sa haine des arabes. On veut signaler ici que d’autres actions sont/auraient pu être beaucoup plus effectives :

  • Enlever des soldats israéliens : car Israël met un point d’honneur à tout faire pour récupérer ses soldats capturés par l’ennemi. Ainsi celui de Gilad Shalit par le Hamas en juin 2006 a mené à la libération d’un millier de prisonniers politiques palestiniens en 2001 ! Signalons aussi l’échange avec le Hezbollah libanais des corps de deux soldats enlevés en 2000. Il y a là un premier talon d’Achille que l’OLP ne peut pas ou ne veut pas exploiter.
  • Mais elle bénéficie en fait d’une « arme atomique » beaucoup plus puissante : si l’Autorité palestinienne quittait Ramallah, tout simplement, du jour au lendemain, il n’y aurait plus de « collabo » pour faire le sale boulot. Dès lors les autorités d’occupation devraient, à plus ou moins longue échéance, reconnaitre que la Cisjordanie fait partie de leur territoire ce qui, un jour, forcément devrait les conduire à donner le droit de vote aux palestiniens de ce territoire. Dès lors, ils risqueraient tout simplement d’aboutir à la situation qu’ils ont toujours voulu éviter : se retrouver en minorité par rapport aux arabes.

Mais on ne veut pas s’arrêter seulement à l’inefficience de l’OLP. Il faut, même brièvement, montrer aussi la férocité de l’adversaire auquel ils sont confrontés.

 

  1. Les preuves de l’hyper violence sioniste

On ne va ici, comme pour le point 6, donner que quelques exemples. Dérouler toute l’histoire prendrait évidemment beaucoup de temps.

  1. Ils ont inventé le terrorisme contre les populations civiles : déclaration de l’Irgoun en 1938 « « il faut créer une situation où la vie d’un Arabe ne vaudra pas plus que celle d’un rat. Comme ça, tout le monde comprendra que les Arabes sont de la merde, que nous sommes, nous et non eux, les véritables maîtres du pays ». Ainsi (un exemple) une bombe explose sur le marché arabe de Haïfa le 25 juillet 1938 faisant 70 mots
  2. Ils ont pratiqué des massacres sélectifs de populations civiles pour parvenir à la déportation d’environ la moitié de la population (Cf. Ilan Pappé – ouvrage cité, qui n’utilise que des sources officielles).
  3. Le Mossad pratique les assassinats extra territoriaux, on va dire, contre les anciens nazis, oui, mais pas que. Bien qu’il y ait peu d’affaires où on dispose de preuves car l’exfiltration des assassins est généralement bien préparée, on peut citer au moins celui du frère de Chico, chanteur des Gipsy Kings, en Norvège en 1973 (erreur de cible) et celui de Mahmoud Abdel Raouf al-Mabhouh, un responsable du Hamas tué à Dubaï le 20 janvier 2010 par des agents dont on a retrouvé les faux passeports européens.
  4. Le Mossad a pratiqué des attentats contre des juifs des pays arabes pour accélérer leur départ – en laissant croire que c’étaient les musulmans les responsables, bien sûr. Au Maroc, ils ont aussi publié un faux communiqué des autorités incitant au « Grand départ » dans les années soixante. Cette politique a eu pour effet de faire passer cette communauté de 160 à 5 mille en quelques années. Des opérations similaires ont été menées au moins en Egypte (Opération Susannah), et Irak. Il faut dire que dans certains de ces pays les juifs n’avaient pas le droit d’émigrer, il aurait donc fallu les « pousser » ?
  5. Ils ont des prisonniers politiques. Là aussi on va dire : ce sont les 7 000 arabes connus ? Oui, encore faut-il préciser que cette liste contient des enfants, que la torture est pratiquée dans les prisons et qu’un détenu peut être emprisonné indéfiniment sans inculpation ni jugement, c’est-à-dire à la seule discrétion de l’armée. A savoir également que l’armée détruit la maison familiale d’un présumé terroriste, quelque soit le nombre de personnes qui y vivent. C’est tout ? Non. Il y a évidemment des citoyens juifs qui sont aussi victimes. On doit citer ici le cas de Mordechai Vanunu, enlevé à Rome par le Mossad, condamné en 1998 pour trahison qui, encore aujourd’hui, a l’interdiction absolue de quitter le territoire et de « parler à des étrangers » (Sic).
  6. Dernier pays au monde pratiquant l’apartheid, Israël a enfin, pour couronner le tout, des lois raciales à l’encontre de 20% de citoyens musulmans. La terre, tout d’abord appartient à l’Etat qui peut faire tout remembrement qu’il souhaite, en particulier chaque fois qu’il faut chasser la minorité arabe plus loin vers les périphéries. Ces derniers n’ont pas, en général, accès à l’enseignement supérieur dans un pays réputé développé. Enfin, la minorité ne fait pas le service militaire (ils en sont « dispensés »), ce qui entraine la perte de très nombreux droits pour la suite de la vie. Parlons des femmes aussi ? Dans cet Etat confessionnel, une israélienne ne peut divorcer sans le consentement … de son mari.

 Cette partie nous amène à la deuxième conclusion : l’OLP n’est pas un interlocuteur valable. Mais l’Etat d’Israël non plus. Il ne peut être associé à la définition de la solution sinon pour l’informer du fait que les choses ont changé et qu’il va devoir faire avec une nouvelle réalité.

 

  1. Vers une mise en place de la solution

Au pays des yaka et des faucon, la solution préconisée peut paraître extrêmement lointaine. Mais, déjà, les faucon ont raison sur un point : faut qu’on arrête de feindre de croire que les deux vont finir par s’entendre. C’est comme si on avait demandé à Hitler et Pétain de négocier quelque chose ensemble. Le second n’était évidemment qu’un vassal.

Alors, qui doit se mettre d’accord ? On devra associer, contre leur gré ou pas, les différents Etats arabes de la région (liste plus loin), mais il n’y a évidemment que deux puissances qui peuvent imposer la paix, les Etats-Unis et la Russie. Est-ce pour cela d’ailleurs, que le Congrès américain est si opposé à ce que le président Trump trouve des accords avec Poutine ? Tout est possible.

En tout cas, le scénario est le suivant : les Etats-Unis annoncent à Israël qu’ils vont diviser leur aide militaire par deux jusqu’à ce que soit communiqué un calendrier de retrait au-delà des frontières de la résolution 242. Et, passé un délai de deux ans, couper toute aide militaire si on n’a pas avancé. En parallèle, la Russie, par l’intermédiaire de son nouvel allié iranien, dotera, gratuitement, le Hezbollah libanais de systèmes anti aériens et laissera passer les armes depuis la Syrie. Rappelant ici que le dernier conflit entre les deux entités en 2006 n’a été qu’un demi succès pour Tsahal.

A l’issue de cette phase, la Jordanie, volens nolens, intègre la Cisjordanie à son territoire. Y compris Jérusalem est, on ne se prononce pas ici sur le fait de gérer la ville sainte au niveau de l’ONU. On ne va pas en reparler encore pendant cinquante ans !

Le jour même, tous les voisins arabes reconnaissent Israël et acceptent les voyages de ses citoyens, y compris d’affaires, sans visas. Ceci est valable notamment pour le Liban et la Syrie. Pour ce qui est de l’Egypte, comme on le préconise aussi, elle intègre en outre la bande de Gaza à son territoire. Ces trois pays devront aussi impérativement, toujours volens nolens mais les deux puissances veillent, dans un délai de trois ans maximum, donner la nationalité à tous les réfugiés qui ne l’ont pas encore. En outre, mais on n’a pas besoin de les convaincre, l’Egypte devient responsable de l’élimination de la branche armée du Hamas, qui est de plus en lien avec Daech dans le Sinaï. La Jordanie a la même responsabilité vis-à-vis de l’infrastructure militaire du Fatah, dont il ne reste en réalité pas grand-chose.

Israël, c’est évident, y gagne d’un seul coup la possibilité de commercer avec tous ses voisins. Ce qui est en fait un gain notable par rapport à la situation actuelle. On pourrait, car il y aura évidemment des tractations parallèles, lui donner un peu plus. Ainsi, malgré une obligation évidente de libérer tous les prisonniers politiques, ceux effectivement condamnés pour crime pourraient avoir à effectuer une partie de leur peine restante dans un pays européen tiers, la Norvège ?

A terme, pas beaucoup plus tard, un marché commun serait évidemment à établir entre les cinq pays cités au moins pour que les guerres et l’oppression appartiennent effectivement au passé. Ce marché commun n’impliquerait pas la liberté d’installation, qui resterait soumise aux législations nationales.

L’organisation dans les nouveaux territoires a été décrite au point 1, ce qui fait que nous n’avons pas plus à dire sur la solution d’ensemble.

 

Lexique

 

Tsahal : l’armée israélienne

 

Haganah : organisation clandestine sioniste créée en 1920, qui se voulait une force de protection pour les Juifs ayant émigré en Palestine, principale force pendant la guerre de 1948, a été incorporée ensuite dans Tsahal.

 

Judée et Samarie : terres bibliques qui ne correspondant pas exactement à l’actuelle Cisjordanie, mais pas loin

Mufti de Jérusalem : un mufti est un responsable religieux sunnite, pour autant que cela ait un sens dans l’islam. En tout état de cause il est une personnalité écoutée. Celui de Jérusalem a ceci de spécial qu’il supervise la mosquée Al Aqsa. En outre, du temps du mandat, il devait être approuvé par les autorités britanniques et de nos jours par le roi de Jordanie

Nasser : Gamal Abdel Nasser Hussein, président de la République d'Égypte de 1956 à sa mort

Fedayin : combattant palestinien qui mène des actions de guérilla. (Cf. aussi Fatah)

Irgoun : Cf. Haganah, en plus extrémiste

Mossad : les services secrets israéliens

Hamas : mouvement politique et militaire palestinien ouvertement islamiste créé en 1987, qui n’a pas reconnu l’existence d’Israël quand l’OLP l’a fait. Opposé à ces derniers mais obligés de parler avec eux pour que Gaza touche l’aide internationale

volens nolens : de gré ou de force ?

Hezbollah : parti politique et organisation militaire représentant l’importante communauté chiite du Liban

 

Bibliographie

Deux livres que je n’ai pas utilisés dans ce document mais qui peuvent être lus avec profit pour ceux qui s’intéressent à ce sujet :

  1. Comment le peuple juif fut inventé – Shlomo Sand- éditions Fayard
  2. Grands reportages à l’étranger, partie « Le juif errant est arrivé » – Albert Londres – éditions Arthaud

 

 

@Serge Darré – juin 2018

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serge-darre-billets-finances
  • L'auteur, a rédigé : "Les ressorts de l'activité économique au début du XIXèsiècle" Economiste non professionnel, lassé d'entendre des analyses pré digérées et réchauffées, a voulu raisonner par lui même et utiliser toutes les statistiques disponibles.
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