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serge-darre-billets-finances
12 novembre 2020

Que faut-il penser de la revendication d’égalité salariale entre joueurs et joueuses de tennis ?

Que faut-il penser de la revendication d’égalité salariale entre joueurs et joueuses de tennis ?

 

 

(On en restera au sport, on ne pose pas la question pour ce qui est de la vie professionnelle, revendication tout à fait légitime dans ce cas, sauf que les femmes sont plus souvent absentes, notamment pour s’occuper des enfants, mais on n’ira pas plus loin car on ne dit pas non plus que l’on veut pénaliser celles qui ont fait des enfants etc. …)

En sport, on bénéficie de critères beaucoup plus objectifs.

Pourquoi commence-t-on par le tennis ? Car on a récemment pu voir sur les écrans de cinéma un film basé sur la rivalité entre la championne de l’époque : Billie-Jean Moffit-King et l’ancien champion Bobby Riggs. Rappelant que la première l’avait emporté dans un match exhibition mais le second avait 55 ans à l’époque. Mais ce qui importe c’est le pourquoi de ce défi. Bobby Riggs contestait en effet ce que les femmes venaient d’obtenir récemment : l’égalité des « prize money », gains, entre femmes et hommes dans les 4 tournois du grand chelem (Melbourne, Paris, Londres, New-York).

Sa contestation venait tout d’abord du fait que les femmes disputent 3 sets alors que les hommes jouent en 5 sets. D’autre part, d’un point de vue tennis, il y a un écart de niveau très conséquent. C’est-à-dire que la plus forte des femmes, Serena Williams, n’aurait aucune chance contre l’un des 250 premiers mondiaux et probablement pas non plus contre le 300ème. Et d’autres joueuses moins puissantes n’auraient pas leur chance contre un joueur autour de la place 350.

Et qui paierait ce que coûte une place sur le central de Wimbledon pour voir un match entre les numéros 240 et 276 ? Rappelant que le niveau du tennis féminin est extrêmement inégal pour cette question de puissance et parce que les joueuses ont un jeu plus monocorde et donc plus fragile. La sœur de Serena, Venus, par exemple est encore 6ème mondiale à 36 ans en s’entrainant de manière irrégulière. Rappelant aussi que Kim Clijsters a abandonné sa carrière de joueuse en 2007, fait un enfant, avant de revenir sur le circuit en juillet 2009 pour gagner l’US Open début septembre ! Hormis Serena, d’autre part, les meilleures ont un gros souci de régularité : ainsi Ana Ivanovic va rester 12 semaines No 1 en 2008, suit Jelena Jankovic 18 semaines, puis Dinara Safina 26 semaines, Caroline Wozniaki 67 semaines, Victoria Azarenka 51 semaines, Angelique Kerber 34 semaines … toutes ne sont pas connues car elles ont parfois connu des chutes rapides au classement.

On arrive alors au fait que les femmes ont d’autres argument à faire valoir : dans le désordre : elles jouent avec des petites jupettes et surprennent par leurs cris, elles sont souvent plus combatives et, ayant moins de puissance, on plus de temps pour voir le jeu. D’autre part, au cours de ces 20 dernières années, les meilleures ont beaucoup progressé physiquement ce qui rend leurs matchs, en général, plus spectaculaires.

Du reste, le tennis féminin a gagné l’égalité des primes dans d’autres tournois : les Master 1000 en effet, ont dû accepter la règle des grands chelems. Madrid ou Pékin, par exemple, pour avoir à la fois les hommes et les femmes, ont dû s’aligner. Oui, mais ce sont pour les mêmes raisons politiques et parce qu’on estime que les riches peuvent se l’offrir. Le restant de l’année, en effet, les tournois sont distincts, les femmes jouent par exemple à Linz pendant que les hommes sont au Portugal. Et là c’est une toute autre histoire : les courts ne font pas du tout le plein sur le circuit féminin et les gains en tournoi sont très inférieurs. On prend un cas concret : du 23 au 29 avril 2018 se tiendra un ATP 500 à Barcelone pour un total de gains de 2,8 millions dollars. La même semaine les femmes joueront à Stuttgart pour 700 mille dollars. Il est d’ailleurs si difficile et, pour tout dire risqué d’organiser des tournois féminins que la saison s’arrête un mois avant : le Masters a lieu en octobre alors que pour les hommes c’est en novembre.

Les spectateurs, quel que soit leur sexe, préfèrent ce qu’il y a de mieux. Surtout si, outre le billet il a fallu payer du train et/ou un hôtel.

Pour autant, on avoue que l’on préférera un match féminin entre deux joueuses de niveau proche que d’assister à un match d’Ivo Karlovitch, dont tout le tennis est basé sur le service, ou de Rafael Nadal dont on sait qu’il va gagner 6/1, 6/3, 6/2 contre n’importe quel adversaire. Ce n’est pas le cas de la majorité des spectateurs, car il y a le phénomène « j’y étais ». On sera fier de dire aux collègues de bureau « j’ai vu Nadal » et non pas « j’ai vu Wozniacki ». La valeur d’un tournoi pour les spectateurs, les sponsors et les télévisions c’est donc le nom de ces très grands joueurs.

Pour aller plus loin, qu’est ce qui fait, d’autre part, la valeur d’un joueur ? Il y a la technique, le physique et le mental dans lequel on inclue la tactique. Or, sur le plan physique, au risque de ne pas être dans la bien pensance, il faut dire les choses comme elles sont : hommes et femmes produisent les mêmes hormones mais en quantités très différentes, spécialement pour celles liées à leur sexe. Les hommes produisent en particulier la testostérone qui est favorable au développement des muscles. Leur masse musculaire représente en conséquence en moyenne 35% de leur masse totale contre 28% pour les femmes. Inversement, parce que, dans la nature, les femmes sont normalement appelées à enfanter, elles ont des réserves de graisse plus importantes : 20 à 25% de tissus adipeux contre 15 à 20% chez l’homme. Enfin, toujours pour d

es causes génétiques, le muscle cardiaque est un peu plus petit chez la femme que chez l’homme.

Donc l‘homme a naturellement, merci, des capacités supérieures d’un point de vue sportif. Ce qui ne veut pas dire que tout est figé évidemment, une femme qui s’entraine régulièrement fera mieux que la majorité des hommes, d’où la victoire de B.J. King. Mais dans ce document on ne parle pas de Mr et Mme Tout le monde mais de champions.

En athlétisme, hors dopages, par exemple, les meilleurs courent le 100 mètres (on simplifie) en 10 secondes, les féminines en 11. On va dire que ce n’est pas un écart phénoménal ? Si, en impression visuelle, s’ils couraient ensemble on aurait l’impression que l’un va très vite alors que la seconde n’avance pas. Cela sera encore plus évident sur 400 mètres, 44 sec vs 49, l’homme arriverait pendant que la femme serait à peu près à la moitié de la dernière ligne droite.

En natation, les écarts sont aussi de l’ordre de 10% au moins mais, la force ayant un peu moins d’importance, on a constaté que les nageuses d’aujourd’hui sont au niveau des records masculins d’il y a 45 ans ou un peu plus. Ainsi le record du monde sur 200 mètres de Federica Pellegrini est de 1 mn 52 sec 85 (en 2009), ce qui lui aurait donné la médaille d’argent derrière Marc Spitz aux J.O. de Munich en 1972.

En équitation, on marque une pause, c’est le seul sport où femmes et hommes concourent ensemble au plus haut niveau ; pas de différences observables entre les performances des deux sexes même si les hommes remportent plus souvent les médailles en sauts d’obstacles et les femmes en dressage.

En foot, par contre, on retrouve des écarts très importants, du fait entre autres de la force nécessaire qu’il faut au niveau des cuisses. Ainsi, en match de préparation, l’équipe de France féminine a perdu sur un score très large contre les 15/16 ans. En outre, pour une question de détente, les gardiennes prennent des buts qui seraient simplement ridicules en foot masculin.

En basket, outre un déficit de taille, on retrouve ce manque de détente verticale. En effet, sauf très rares exceptions, dans des matchs féminins on n’aura pas de dunks ni allee-oop, qui sont une part importante du spectacle chez les masculins. Cela n’empêche pas d’avoir des matchs plaisants à regarder mais plus posés et moins explosifs forcément.

En patinage artistique, enfin, c’est de l’artistique, donc les femmes devraient offrir un spectacle un peu plus intéressant avec leur tenues et leurs muscles ronds. Oui, mais d’un point de vue patinage, les prestations des hommes sont … supérieures en raison des sauts qu’ils sont capables de réussir, au contraire de leurs consœurs. On retrouve la même chose qu’à l’opéra, le danseur étoile s’élève plus haut et plus longtemps. Pour autant, la grâce est un peu plus répandue chez les femmes (il y a des patineurs qui en ont beaucoup aussi) et, dans l’épreuve de danse sur glace, c’est elle que les spectateurs regardent surtout, lui étant là surtout pour la mettre en valeur.

 

 

 

 

@ Serge Darré                                                                                           janvier 2018

 

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  • L'auteur, a rédigé : "Les ressorts de l'activité économique au début du XIXèsiècle" Economiste non professionnel, lassé d'entendre des analyses pré digérées et réchauffées, a voulu raisonner par lui même et utiliser toutes les statistiques disponibles.
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